S’engager dans le monde 

L’engagement social, concret, politique, entrepreneurial est le plus souvent séparé de la vie spirituelle. L’anthroposophie se comprend comme un pont pour relier la vie spirituelle et la vie pratique. Elle vise à cultiver la vie spirituelle avec les deux pieds dans la réalité pratique. Elle veut permettre de s’engager dans le monde concret sans oublier la dimension spirituelle de l’être humain. 

Photo prise lors d’un congrès sur la petite enfance au Goetheanum. Atelier de conte pour les enfants.

Photo prise lors d’un congrès sur la petite enfance au Goetheanum. Atelier de conte pour les enfants.

L’anthroposophie stimule naturellement les forces de l’enthousiasme car l’esprit humain et la nature vivante, lorsqu’on en fait l’expérience intérieure, sont enthousiasmants. C’est pourquoi elle a donné naissance à de nombreuses formes de travail pratique, visant à apporter de la vitalité et de l’humain au sein de la civilisation : à travers une pensée pédagogique basée sur la créativité, appliquée par exemple dans les écoles Steiner-Waldorf, une agriculture attentive aux cycles du vivant et à la fertilité des sols (biodynamie), une médecine intégrative concevant les liens entre l’être humain et la nature (médecine élargie par l’anthroposophie), des banques éthiques, des entreprises responsables et écologiques, etc.

Toutes ces initiatives restent indépendantes les unes des autres ou se regroupent librement en réseaux plus ou moins organisés. Elles se sont développées continuellement au cours du 20e siècle par des initiatives libres sur les cinq continents et font l’objet d’un nombre toujours croissant d’études scientifiques. Dans de nombreux domaines, la pertinence et les bienfaits de certaines idées ou méthodes ont pu être constatés et reconnus, par exemple en pédagogie, en médecine ou en agriculture. Il s’agit d’un champ de recherches en développement où de nouvelles idées et de nouvelles études voient le jour chaque année dans le monde.

Chaque individu qui travaille avec l’anthroposophie est totalement libre de ses opinions, de sa manière de vivre et de ses engagements. On observe cependant que les personnes sensibles à l’anthroposophie sont naturellement portées à s’engager pour l’écologie, l’agriculture biologique, une conception sociale et humaniste de la société, une vision pacifiste opposée à toute discrimination culturelle, religieuse, raciale ou ethnique. L’anthroposophie s’inscrit naturellement dans l’humanisme, le pacifisme et accorde à toute personne humaine, à tout être vivant et à son environnement naturel une valeur sacrée. Ce respect ne signifie pas pour autant une attitude conservatrice et rétrograde, au contraire : il s’agit de savoir comment concilier le progrès, la science et la technologie avec le respect de la vie, de la sensibilité et de l’esprit humain. Un grand défi pour l’avenir ! 

Bibliographie

  • Heisterkamp J. & Letouzé T., Vers une spiritualité agissante : l'impulsion de l'anthroposophie, Laboissière-en-Thelle, Triades, 2015.

  • Heusser P. et al., Les Bases scientifiques de l’anthroposophie : Épistémologie, physique, chimie, génétique, biologie, neurobiologie, psychologie, anthropologie, philosophie de l’esprit, médecine, Æthera, 2019.

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