top of page
« Renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa qualité d’homme, aux droits de l’humanité, même à ses devoirs. », Jean-Jacques Rousseau, 1762

Avec la philosophie des Lumières, la liberté est devenue l’essence-même de la nature humaine. La liberté n’est plus un attribut secondaire de l’être humain, elle est ce qui définit l’être humain. L’anthroposophie s’inscrit dans cette philosophie de la liberté et l'approfondit. Comme pour le philosophe Hegel, du point de vue de l'anthroposophie, l’esprit est la «liberté» elle-même, c’est pourquoi : la connaissance de l’esprit est une science de la liberté. Elle approfondit cette connaissance de la nature humaine pour comprendre comment la liberté est possible dans un monde physique soumis aux lois mécaniques, dans un corps soumis aux lois de l’hérédité. Une conception matérialiste ne peut résoudre le paradoxe entre la liberté humaine et les lois naturelles.

« Les sciences de l’esprit sont donc éminemment des sciences de la liberté. L’idée de la liberté doit être leur centre et doit les dominer. » — Rudolf Steiner, 1886

L’anthroposophie émerge face à ce paradoxe pour répondre à la question. La forme humaine est alors reconnue comme le lieu où la liberté (l'esprit) rencontre la nature (le corps). Elle devient ainsi la science de cette interaction. En 1917, Rudolf Steiner exposa la fruit de sa recherche sous forme de la tripartition psycho-corporelle de l’être humain :

  • système neuro-sensoriel : pensée, état d'éveil

  • système rythmique : sentiment, état de rêve

  • système métabolico-moteur : volonté, état de sommeil

« La construction de l’organisme humain, vu comme pure image de la pure identité, serait l’objet d’une science propre, qui n’existe pas encore, et qui devrait s’appeler «anthroposophie», quelque chose de tout différent de ce qu’on a jusqu’à ce jour appelé anthropologie. »  — Schelling, 1804

Cette tripartition fonctionnelle permet d'approcher les interactions entre le corps, la vie psychique et la conscience sur une base expérientielle. Elle montre sa pertinence dans de nombreux domaines, en particulier en pédagogie, permettant de considérer l'être humain dans sa globalité (tête, coeur et mains) et de comprendre les rythmes de sa conscience (éveil, rêve et sommeil), de sa vie et de son développement. Les interactions entre l’esprit, l’âme et le corps peuvent ainsi être appréhendées de manière empirique. Cette image tripartite de l'être humain a été étendue au cours des décennies dans les directions les plus diverses et continue à être approfondie. Il s’agit d’une anthropologie spirituelle qui ouvre vers une compréhension élargie, imaginative de l’être humain.



Bibliographie

  • Vogel L., L'Homme tripartite, Bases morphologiques d'anthropologie générale, Bâle, Triskel, 2012.

  • Fœssel M., L'Avenir de la liberté : Rousseau, Kant, Hegel, Paris, Presses universitaires de France, 2017.

  • Steiner R. & Letouzé T., Éthique et Liberté : Choix de textes, 1886-1900, Laboissière-en-Thelle, Triades, 2015.

  • Steiner R., La Philosophie de la liberté, Observation de l'âme conduites selon la méthode scientifique, Genève, Éditions anthroposophiques romandes, 1989.

  • von Plato B. & Defèche L., Le Courage de la liberté, Vivre l'anthroposophie aujourd'hui, Laboissière-en-Thelle, Triades, 2012.

  • Rohen JW, Lütjen-Drecoll E, Funktionelle Anatomie des Menschen: Lehrbuch der makroskopischen Anatomie nach funktionellen Gesichtspunkten, Stuttgart, Schattauer, 2005.


Léonard de Vinci, L'homme de Vitruve, 1490.
Léonard de Vinci, L'homme de Vitruve, 1490.

Une science de la liberté

Par les Lumières, la liberté est devenue l’essence même de la nature humaine. Comment comprendre la liberté, qui est le propre de l’esprit humain, au sein d’un monde de lois physiques ? C’est le mystère qui est à la base de l’anthroposophie.

wandtafelbild4.jpg
bottom of page